Joséphine, Fondatrice de Fair Feet : «Comment j’ai appris à faire du vélo à 31 ans» [Une Fille/Un vélo]
Quand on a pas eu la chance d’apprendre à faire du vélo en étant enfant, est-ce qu’il est trop tard pour s’y mettre ?
Est-ce qu’il est possible d’apprendre le vélo en étant adulte ?
La réponse est oui ! Et Joséphine nous le prouve bien.
Joséphine est la Fondatrice de Fair Feet, le site de vente en ligne des chaussures éthiques (pour les super héroïnes et super héros du quotidien ;)). Elle nous raconte comment elle a appris à faire du vélo à 31 ans.
Te rappelles-tu de tes souvenirs d’enfant à vélo ? Y en a t-il eu ?
Contrairement à beaucoup d’enfant, je n’ai pas eu la chance de réussir à faire du vélo étant jeune. Depuis toute petite, j’avais une peur viscérale du vide. Et cela m’a empêché de me mettre au vélo.
Un jour mon grand-père m’avait même emmenée sur une grande plage en Belgique et avait tenté de m’apprendre, mais rien n’y faisait, cette même impression de tomber vers l’avant me terrifiait.
Finalement, en grandissant en centre ville, sans vélo à la maison, je m’en suis accommodée. Je me suis dit : « c’est pas grave, tu sais faire pleins d’autres choses ! » Mais au fond de moi, j’enviais beaucoup la simplicité avec laquelle tout le monde apprenait à faire du vélo. Cela me semblait inaccessible.
A 31 ans, tu as décidé d’apprendre à faire du vélo. Quel a été le déclencheur ?
Le premier déclencheur c’était d’arriver à vaincre ma peur du vide. A 25 ans, je suis partie travailler en Australie. Et c’est là bas que j’ai décidé de relever le challenge. Car avant de me mettre au vélo, je devais d’abord vaincre cette peur. J’ai donc décidé de faire l’ascension du pont de Sydney. Et j’ai réussi ! Non sans trembler, mais c’est bon j’étais partie ! Je pouvais aller plus loin.
La deuxième étape a été d’y aller carrément. Peur du vide ? Ok, je vais maintenant vaincre complètement ma peur en faisant un saut en parachute !
Et c’est comme ça qu’à 25 ans, j’avais réussi ce challenge. Un nouveau champ des possibles s’ouvrait à moi.
Quelques années après, deuxième déclencheur : Je me suis installée dans l’hyper centre de Lille. Sans voiture, je me sentais tributaire des transports en commun. C’est bien pratique mais jusqu’à un certain point. Je n’avais pas envie d’acheter une voiture. J’avais surtout envie de pouvoir me déplacer à vélo pour être plus libre. Et puis, j’ai décidé de passer le cap lorsque je suis sortie de ma dernière rupture amoureuse. J’avais besoin d’un challenge, de me prouver que j’étais capable d’apprendre. Et je me suis lancée.
Comment as-tu appris à faire du vélo ?
Je voulais trouver des cours et je me suis renseignée auprès de l’association Droit Au Vélo. Et puis au hasard des recherches sur internet, je suis tombée sur le site internet du MCF Lille (Moniteurs cyclistes français).
D’une part, il y avait des cours pour adultes en petit nombre et cela me rassurait d’être avec d’autres gens comme moi, qui ne jugent pas. Car malheureusement, les gens nous jugent ou ne comprennent pas quand on ne sait pas faire du vélo. Dans ce cas, on a peu honte.
Et d’autre part, les cours avait lieu dans l’enceinte du B’twin village, protégé de la circulation. Un cocon pour apprendre qui me rassurait énormément.
En plus, on me prêtait tout l’équipement comme je n’avais pas de vélo. Je me suis inscrite facilement en ligne. C’était top.
J’avais choisi de le faire en septembre l’an dernier car le climat est encore doux à cette époque, c’était vraiment agréable.
Quelle a été ton expérience ?
Vraiment, ce fut une révélation pour moi. Nous étions 2 avec un ado. 5 séances de prévues avec une séance par semaine.
Au bout de la 1ère séance, après avoir commencé avec une draisienne adulte et avoir appris à démarrer avec les pédales, j’arrivais à pédaler et garder mon équilibre sur quelques mètres ! J’étais fière de moi ! Le fait d’y arriver la première séance me mettait en confiance.
Avant la 2nde séance, j’appréhendais. C’était la semaine suivante et je redoutais d’avoir tout oublié. Et puis, je me suis rendue compte que la mémoire du corps était là. Je n’avais rien perdu !
Les 2 autres séances se sont enchainées les semaines suivantes avec des slaloms, apprendre à enlever les mains du guidon, … Cela devenait facile pour moi.
La dernière séance, on sortait en ville. Pour le coup, je n’étais pas trop rassurée. Je trouve que globalement Lille manque de pistes cyclables continues et séparées de la circulation. Mais au final, on est resté dans un quartier très tranquille et cela s’est bien passé.
Donc vraiment mon expérience était géniale et je sais maintenant faire du vélo 😀
J’ai ressenti à la fois une vraie fierté et une vraie liberté d’y être arrivée !
Et une chose est sûre, j’y suis arrivée aussi grâce aux encouragements de mon entourage et grâce aussi au moniteur qui était sympa, sans jugement et ultra confiant.
Et depuis, as-tu refait du vélo ?
Oui 🙂 plusieurs fois même !
En fait, en même temps que j’apprenais à faire du vélo, il y a eu la vague des Gobee bikes, ces vélos que l’on prend et laisse n’importe où. Je préférais ce vélo au V’Lille car plus léger et plus facile à manier. Je me sentais plus à même de contrôler mon vélo et donc en confiance.
J’ai pas mal roulé depuis. Au début à La Citadelle et puis ensuite en ville, plutôt pendant les jours fériés.
Et c’est vrai que c’est pratique ! C’est une bonne alternative aux transports en commun. Par exemple, le 1er novembre pour rejoindre le cimetière de Lambersart depuis Euralille pour aller fleurir la tombe de mon père, le vélo était la meilleure façon d’y aller car avec les bus et autres c’était compliqué.
Tu vas continuer comme ça alors ? Quels sont tes plans pour le futur ?
Oui 🙂 Selon un chercheur américain (Malcolm Gladwell) il faudrait 10 000 heures de pratique pour maîtriser parfaitement son geste. Alors je compte bien continuer à pratiquer pour gagner toujours plus en confiance !
J’ai fait une pause ce début d’année à cause d’une entorse, mais maintenant que les beaux jours sont là, j’ai investi dans un vélo. Je pensais à prendre un vélo plutôt léger, un achat ou location, pliable ou VTT et finalement, j’ai opté pour un VTC de chez Décathlon. Et j’ai déjà fait de la place dans mon entrée pour le ranger 😉
Et puis je pense aussi à prendre des cours pour bien appréhender la pratique du vélo en ville avec la circulation avec le MCF.
J’aimerais aussi faire des randos à vélo pour moi c’est un bon moyen de reconnecter avec son environnement et son corps.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui n’a jamais fait de vélo ou qui n’est pas sûr de lui ?
Pour moi, prendre des cours s’est se rassurer et prendre confiance. Donc je lui dirais de se renseigner auprès de MCF (Moniteurs Cyclistes Français), il y en partout en France ou auprès de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB)
Et enfin, je l’encouragerais et je lui dirais qu’il n’y a pas de honte à avoir. Tout le monde n’a pas eu la chance d’apprendre étant enfant. Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre !
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2 Commentaires
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Il n’y a effectivement pas d’âge pour apprendre à faire du vélo !
Pour ma part, j’ai appris à 27 ans et contrairement à Joséphine, ce n’est pas une rupture mais une rencontre amoureuse qui m’a décidée à franchir le cap.
Gamine, j’avais un vélo mais pédaler -surtout en ville- ne m’intéressait pas. Ensuite, le temps a passé et je me suis persuadée que j’avais raté le coche…
Mais un jour, j’ai rencontré un beau norvégien fan de bicyclette et j’ai décidé coûte que coûte de l’épater (oui, c’est la pire des raisons, mais bon).
J’étais justement hébergée pour un temps à la campagne et disposais de tout l’espace sécurisé requis pour me lancer, seule sur mon vélo.
J’y suis allée franco et n’ai pas pris de cours. Mais comme le dit Joséphine, faire du vélo est si naturel pour la plupart des gens qu’on se heurte souvent à leur incompréhension et ça peut être rassurant de se retrouver entre personnes qui font la même expérience.
Le plus difficile a été d’arriver à garder l’équilibre pour donner la première impulsion sur la pédale. Une fois que j’ai réussi à faire ça, j’ai progressé assez vite jusqu’à pouvoir rester sur selle. sans atterrir dans le fossé.
Puis, je suis petit à petit arrivée à me diriger, car au début, je n’arrivais qu’à tourner sur moi-même.
Apprendre sur le tard une chose que la plupart des enfants savent faire s’est révélé extraordinairement galvanisant ! Quelle révélation !
Finalement, j’ai perdu le contact avec le beau norvégien depuis belle lurette mais je n’ai plus jamais arrêté de pédaler.
J’adore votre histoire de mise en selle Virginie ! Merci pour le partage !
Une petite question pour commencer à garder l’équilibre pour le démarrage, est-ce que vous vous souvenez de l’astuce que vous aviez trouvé ? Ça aidera peut-être d’autres lectrices à se lancer à la campagne comme vous.